15 mars 2015 – Contribuer à « socio-anthropologiser » les cadres cognitifs des praticiens : « l’accompagnement de la connaissance anthropologique »

Introduction et conclusion de la section du même titre, dans Lavigne Delville P., 2011, Vers une socio-anthropologie des interventions de développement comme action publique.

« On se soucie très rarement de l’accompagnement de l’information anthropologique dans l’univers de la décision, or dans ce cas, peut-on parler d’application ? » (Baré, 1995: 13). De fait, de nombreuses recherches « appliquées » menées par des chercheurs sont en réalités des recherches fondamentales sur des sujets commandités de l’extérieur, restituées sous des formats de type académique. Aussi passionnants et pertinents que soient leurs résultats et leurs conclusions, ils sont difficilement appropriables par les acteurs de l’action publique, faute de traduction entre systèmes de pensée et d’articulation entre questions de recherche et questions opérationnelles. Comme le note J.P. Olivier de Sardan (2004), « il manque donc malgré tout un chaînon entre nos études et leurs préoccupations opérationnelles ».

La majorité des chercheurs distants par rapport à l’action semble implicitement supposer qu’il suffit que les praticiens lisent les travaux de recherche pour que percolent les cadres d’analyse, les concepts et les résultats de sciences sociales et que se réalise « cette incorporation malaisée d’un savoir anthropologique à l’action sociale, en laquelle peut sembler consister la question de l’application de l’anthropologie » (Baré, op. cit. : 14). C’est oublier que l’on ne devient pas sociologue ou anthropologue d’un claquement de doigt, que les façons d’agir sont structurées par des cadres cognitifs. De fait, et c’est à la fois normal et inévitable, les représentations des praticiens sont marquées par leur culture professionnelle et disciplinaire, et par une culture développementiste largement fondée sur des clichés a-sociologiques. Dès lors, pour agir autrement, il faut aussi penser et lire les réalités autrement, et savoir repenser sa pratique en fonction de ces nouvelles clés de lecture[2].

J’ai expérimenté moi-même, lors de ma « conversion à l’anthropologie » ce que signifie en pratique la rupture épistémologique (Bourdieu, Chamboredon et Passeron, 1983 (1968)) entre un questionnement d’agro-économiste et un questionnement d’anthropologue. Apprendre à socio-anthropologiser mon regard, à partir d’une conception du monde pas très structurée, plutôt naïve et fonctionnaliste, et me détacher des visions développementistes sur les sociétés locales, les organisations, le consensus, etc. m’a demandé un véritable travail, et supposé une rupture dans mes façons de penser et de lire les mêmes réalités. Ceci m’a sans nul doute rendu sensible à la question de la recevabilité des analyses socio-anthropologiques pour des praticiens non anthropologues, et aux conditions de l’incorporation de perspectives socio-anthropologiques dans la pratique du développement[3]. Ce qui m’a conduit à faire du dialogue avec les praticiens du développement et de l’accompagnement de l’information anthropologique une dimension à part entière de ma pratique scientifique, sous deux angles principaux, les expertises et l’accompagnement de capitalisations d’expériences.

Dans ces deux types de rôles, j’ai cherché à mobiliser des savoirs de sciences sociales et à contribuer à leur intégration dans les cadres cognitifs et les pratiques des acteurs de l’action publique et des praticiens du développement. Si « les professionnels du développement … ne savent pas comment faire le lien entre les analyses que nous produisons et leurs propres programmes d’intervention » (Olivier de Sardan, 2004: 40), c’est aussi, trop souvent, parce que ces analyses portent sur des questionnements et/ou des objets qui, tout pertinents qu’ils soient, sont trop éloignés de ceux sur lesquels les professionnels du développement raisonnent ou qu’ils savent prendre en charge. Certains praticiens ou décideurs ont un sens sociologique très développé. D’autres, pour acquérir les outils nécessaires, entreprennent des études de sciences sociales. Mais on ne peut, du point de vue de l’action, demander à tous les praticiens de devenir anthropologues. Pour qu’ils puissent s’emparer des analyses anthropologiques, il faut que les liens entre celles-ci et leurs cadres de réflexion et d’action soient suffisamment clairs, que les « chaînons cognitifs manquants » soient explicités (Lavigne Delville, 2007), que la reformulation des cadres d’analyse et des problématisations leur permettent de trouver « de nouveaux points d’appui pour agir » (Muller, 1990: 44), plus pertinents ou moins porteurs d’effets pervers. Autant que sur des connaissances originales, l’apport de l’anthropologue porte d’abord sur la communication, sur la façon de mobiliser la connaissance anthropologique existante et les cadres conceptuels pertinents, afin de faire évoluer les représentations des décideurs et des praticiens. De façon tout à fait cohérente avec les postulats de l’anthropologie du développement, il s’agit essentiellement d’une part d’expliciter le développement comme processus social et socio-politique complexe, comme intervention dans des systèmes dynamiques et comme mobilisation de ressources diverses, d’une part, d’apporter des connaissances (issues de l’état des savoirs ou d’enquêtes spécifiques) sur les dynamiques sociales et politiques locales et sur les jeux d’acteurs à l’interface. Le fait de mobiliser des enquêtes de terrain, sur les mêmes objets que les praticiens, demeure évidemment essentiel, à la fois pour la pertinence des analyses dans un contexte donné, pour faciliter le dialogue avec les praticiens en parlant des mêmes réalités, et pour placer le débat sur le terrain des pratiques et dynamiques effectives, que les praticiens, et plus encore les concepteurs des projets et des politiques, veulent modifier alors même qu’ils en ont une connaissance variable et parfois très faible[4].

Dès lors qu’il ne choisit pas de limiter sa collaboration à la production et à la restitution de recherches, et qu’il souhaite rendre ses analyses plus audibles et appropriables par les acteurs concernés et/ou les acteurs de l’action publique, l’anthropologue doit accepter des compromis entre ses propres analyses et ce qui est entendable et recevable dans une arène donnée, à un moment donné. Cette ambition limitée est une des sources de frustration et de déception pour de nombreux chercheurs.

De fait, l’intégration de questionnements et de connaissances anthropologiques dans l’action publique, en termes de politiques ou d’interventions, ne va pas de soi. Lorsqu’elle se fait, c’est inévitablement de façon partielle, déformée, de la même façon que tout processus d’innovation est fait d’un mélange variable d’adoption sélective, de réappropriation, de réinterprétation. Les expériences d’implication dans les politiques publiques sont souvent décevantes pour les chercheurs (Grillo, 1985; Donnan et McFarlane, 1997) qui doivent accepter des compromis sur les concepts ou les postulats méthodologiques, se confrontent au fait que « dominant discourses work by setting up the terms of reference and by disallowing or maginalizing alternatives » (Shore et Wright, 1997: 18, citant Athorpe 1997), que les modes de décision relèvent plus d’arènes conflictuelles que du débat argumenté et fondé scientifiquement.

Mais en même temps, toute la littérature sur les politiques publiques montre qu’il ne peut en être autrement et que les processus de changement se jouent dans ces jeux complexes, entre idées, intérêts et institutions (Palier et Surel, 2005; Palier et Surel, 2010). S’impliquer dans les politiques publiques suppose d’accepter que « policy research necessarily involves symplifying the world to render it comprehensible in fairly positive ways » (Donnan et McFarlane, 1997), que “often the primary aim of policy language is to persuade rather than to inform” (Apthorpe, 1997: 43). « Anthropologists must also suspend their disbelief if they want their reports to be read (and indeed if they wish to be employed again), and, to signal their suspension of disbelief, they must produce research summaries which generalize a way through the ‘slippery intangibles’ and complexity” (Donnan et McFarlane, 1997: 278).

Les anthropologues ne sont en général pas « les savants les plus demandés » (Massardier, 1996), en tant qu’experts dans les projets ou les politiques et, tout comme dans les projets de recherche pluri-disciplinaires coordonnés par les sciences de la vie ou biomédicales, ils doivent en permanence légitimer leur approche et leurs résultats (Vidal, 2009). Le chercheur anthropologue peut refuser ces compromis, se limiter à publier des articles académiques. Mais il ne peut alors, s’il veut être réaliste sociologiquement, regretter qu’ils ne soient pas lus et utilisés. Il peut aussi, en tous cas dans certains contextes qui lui paraissent plus ouverts et selon des modalités qui respectent sa déontologie, accepter de s’impliquer dans l’action ou de travailler avec des acteurs de l’action publique. Dès lors qu’il accepte cette perspective, il ne peut se contenter de mobiliser les problématiques et les concepts académiques correspondant à ses champs de recherche ou à l’actualité académique du moment. Comme pour toute approche orientée sur les problèmes, il doit accepter une certaine plasticité (Herreros, 2004), voire « indiscipline », et construire les objets et les problématiques, en mobilisant, de façon ad hoc, une série de questionnements ou de grilles d’analyse (en l’occurrence socio-anthropologie du développement, mais aussi sociologie des organisations, analyse institutionnelle, etc.), pour construire au mieux un questionnement pertinent et entendable sur l’objet dont il traite. Il doit raisonner son investissement et le degré de compromis qu’il est prêt à accepter. Il doit s’affronter à la responsabilité de l’expert (Massardier et Verdier, 2000).

Expertises et accompagnements de capitalisation d’expérience sont deux modalités d’un tel dialogue critique et constructif, très différentes dans leurs logiques, leurs modes de œuvre, leurs effets. L’expertise est, comme le souligne Dumoulin « une forme parmi d’autres de recours aux savoirs académiques dans la fabrique de l’action publique » (Dumoulin, 2005: 304). C’est sans doute une de celles où l’influence peut sembler la plus directe, par l’implication personnelle du chercheur ou du consultant dans les arènes où il cherche à contribuer activement à cette mobilisation en s’investissant dans la définition des cadrages conceptuels, des questionnements. En pratique, l’impact réel est très variable, et souvent limité. Les expertises d’accompagnement fondées sur un dialogue approfondi peuvent contribuer à faire évoluer les cadres cognitifs, mais la possibilité de mobiliser ces nouveaux cadres dans la pratique reste contrainte par la pré-définition des problématiques et des questionnements, par la capacité des praticiens à accepter des déplacements de problématiques qui sont aussi, en partie en tous cas, des remises en causes. Elle est aussi, et souvent plus encore, contrainte par les logiques institutionnelles des bailleurs et des opérateurs, par les contraintes de l’action (objectifs quantitatifs, calendrier, etc.) qui s’imposent aux praticiens et réduisent leur capacité à prendre du recul ou à innover. Le plus souvent, la place accordée aux anthropologues est, au mieux, celle d’un « auxiliaire » (Mathieu, 2010), qui n’a que peu de marges de manœuvres pour jouer son rôle d’intermédiaire (Reikat, 2009). Ces contraintes jouent également dans un contexte a priori plus favorable, comme le montre le cas de l’institution de microfinance Mahavotse (Lavigne Delville, 2012).

Dans les expertises sur la conception ou la mise en œuvre des politiques, qui touchent à des enjeux politiques forts, les marges de manœuvre sont le plus souvent encore plus réduites, par les logiques même de l’action publique et le jeu complexe entre idées, intérêt et institutions (Palier et Surel, 2005). On l’a déjà souligné, « élaborer une politique publique revient à construire une représentation, une image de la réalité sur laquelle on veut intervenir. C’est en référence à cette image cognitive que les acteurs vont organiser leur perception du système, confronter leurs solutions et définir leurs propositions d’action » (Muller, 1990 : 42). L’action publique repose sur de nécessaires simplifications, sur une opération de « décodage » du réel qui « diminue l’opacité du monde en définissant de nouveaux points d’appui pour agir » (idem : 44) et de « recodage »[5], à travers « un ensemble de normes prescriptives qui donnent sens à un programme politique » (idem : 43). On est dans l’arène des arbitrages et conflits « où se négocient les compromis institutionnels d’un système politique » (Jobert, 1998: 135) plus que dans les forums du débat « où prédominent les débats et controverses autour du sens des politiques ». Les experts n’ont aucun pouvoir de décision. Ils ne peuvent que mobiliser une force d’argumentation et de conviction, et proposer des cadres conceptuels et des cadrages des problèmes d’action publique dont ils pensent qu’ils sont de bons compromis et peuvent fédérer suffisamment d’acteurs concernés autour d’eux. Leurs apports en termes de connaissances ou de construction de cadrages et d’argumentaires, leurs propositions pratiques n’ont pas de poids par eux-mêmes. Ils n’ont d’influence qu’à travers la façon dont leurs commanditaires et les autres groupes d’acteurs s’en saisissent ou non, qu’à travers les ressources intellectuelles et cognitives et les effets de légitimation qu’ils offrent aux différents réseaux de politique publique en compétition. Ceux-ci vont ou non les mobiliser dans leurs luttes et leurs recherches d’alliances, et pour cela en faire une lecture et une adoption sélective[6], en fonction d’un jeu complexe entre idées, intérêts et sentiers de dépendance institutionnelle.

Du fait de la distance entre les problématisations politiques et les analyses anthropologiques, même lorsqu’il s’implique au-delà de sa commande, l’anthropologue intervenant dans une expertise peut espérer ouvrir quelques espaces, déplacer un peu les problématiques, sûrement pas renverser les logiques à l’œuvre, et encore moins s’il intervient de façon ponctuelle, et sans être mobilisé par un réseau d’acteurs qui a besoin de ses analyses dans sa lutte contre d’autres réseaux, et s’en fera le relais. Il ne peut échapper aux logiques structurelles de l’action publique, qui imposent des généralisations et des simplifications (plus ou moins grossières) et heurtent sa volonté de prendre en charge et de rendre compte de la complexité. Il peut choisir de tenter de peser sur elles, en proposant de nouveaux cadrages, de nouvelles problématisations, mais en pleine connaissance des limites. L’influence des anthropologues experts est donc largement conditionnée par la structure des arènes dans lesquelles ils interviennent et des rapports de force en leur sein. Ils ne peuvent prétendre influer que s’ils s’inscrivent dans la durée dans des réseaux de politiques publiques dominants ou tentent de contribuer à en fédérer de nouveaux, et pour cela prennent en compte les contraintes de l’action publique et les enjeux des opérations de décodage/recodage de la réalité et assument, jusqu’à un certain point, les ambiguïtés et les simplifications.

Les configurations d’acteurs sont toutes autres dans le cas des « capitalisations d’expérience ». L’anthropologue n’est pas au cœur d’une arène, aux forts enjeux politiques et idéologiques, mais dans un dialogue avec des praticiens ouverts à la réflexivité (bien qu’à des degrés divers). Lorsqu’il est partie prenante de l’institution comme cela a été mon cas, il entretient de plus des relations durables, personnelles et (plus ou moins) amicales avec eux. Cela ne signifie pas qu’une capitalisation n’a pas d’enjeux : elle réveille ou suscite des controverses entre parties prenantes du projet, qui ont pu ou peuvent être conflictuelles ; elle peut aboutir à mettre en avant des erreurs, des échecs, que les praticiens sont plus ou moins prêts à assumer, d’une part, et à rendre publics, d’autre part. Il y a donc aussi négociations et rapports de force, mais à un tout autre niveau. L’investissement des praticiens dans des capitalisations, qui leur demandent des efforts significatifs en temps, en énergie, en écriture, favorise l’incorporation des enseignements tirés de la pratique. De façon finalement assez logique, c’est avec des praticiens suffisamment ancrés dans leurs terrains d’action, ayant de l’empathie pour les acteurs avec qui ils travaillent, et ouverts à la réflexivité, que la socialisation des savoirs socio-anthropologiques est la plus aisée. Celle-ci est à chaque fois partielle. Mais sur la durée, à travers une succession de chantiers de capitalisation et d’animations scientifiques, elle peut influer de façon significative sur la culture d’une institution. Bien sûr, l’intégration de ces déplacements de perspectives (le degré de « socio-anthropologisation » si l’on veut) sera variable selon les individus, et la possibilité de mobiliser ces savoirs dans la pratique professionnelle restera contrainte par les logiques institutionnelles et contractuelles. Son impact sur les pratiques effectives sera donc variable, en fonction des individus et des projets. Il sera d’autant plus fort que l’institution prendra en charge un travail d’élaboration méthodologique, donnant à la fois des repères pratiques pour concevoir et mettre en œuvre des projets s’appuyant sur ces apprentissages, et pour des argumentaires pour tenter de négocier, avec leurs partenaires et bailleurs de fonds, des évolutions des cadres institutionnels de l’action.

Sur les deux registres de l’expertise et de la capitalisation d’expérience, on retrouve finalement, de façon logique, les analyses cognitives de l’action publique (Cefaï, 1996; Muller, 2000; Sabatier et Schlager, 2000; Surel, 2000) qui mettent l’accent sur le rôle des idées, les effets de cadrages, les façons de décoder le réel et de le recoder pour agir. L’évolution des idées et des cadres cognitifs est une condition nécessaire, mais non suffisante, du changement des pratiques (Commaille et Jobert, 1998; Muller, 2005; Palier et Surel, 2005; Palier et Surel, 2010). C’est le levier sur lequel l’anthropologue qui n’est pas directement praticien, chef de projet ou policy-maker peut espérer avoir de l’influence. Mais surtout, l’évolution des représentations est souvent un préalable à la remise en cause de logiques institutionnelles, de routines d’action ou de mode de relations aux autres acteurs[7]. L’incorporation des problématiques et de résultats de sciences sociales permet aux praticiens qui le souhaitent de s’appuyer sur des cadrages plus pertinents, de mieux formuler leurs conceptions et leur analyse des problèmes, de mieux cerner le sens et les enjeux de leur pratique. Elle leur permet de mieux identifier les déterminations qu’ils subissent et à être plus forts contre elles, de mieux argumenter dans les forums et les arènes dont ils sont partie prenante pour tenter de conquérir des espaces de jeu dans la mécanique bureaucratique de l’aide. Et enfin de davantage s’interroger sur leurs propres conceptions et évidences, dans une logique de réflexivité accrue. Ces problématiques et de résultats de sciences sociales sont des ressources, pas des solutions miracles, dont l’utilité dépend de la façon dont les acteurs s’en saisissent et de leurs capacités à utiliser (et si possible étendre) les marges de manœuvre dont ils disposent.

Références

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[2] Ce qui est une condition nécessaire, mais évidemment non suffisante, du fait des logiques institutionnelles auxquelles sont soumis les praticiens.

[3] Les tentatives, plus ou moins réussies, pour favoriser une telle incorporation sont elles-mêmes des expérimentations « en réel » des conditions de changement dans les pratiques de l’aide, et donc des révélateurs des représentations des développeurs et des logiques institutionnelles de l’intervention de développement. (Lavigne Delville, 2007) (dossier de publications) ; (Lavigne Delville, 2012)

[4] En particulier parce. (Olivier de Sardan, 2010)

[5] Lascoumes parle quant à lui de « transcodage » (Lascoumes, 1996)

[6] L’appropriation des propositions d’innovations en termes de cadrage ou d’instruments d’action publique rejoignant ainsi les processus d’appropriation d’innovations techniques par les paysans, par adoption sélective et réinterprétation…(cf. sur ces dernières, Olivier de Sardan, 1995; (Chauveau, Cormier Salem et Mollard, 1999)

[7] (Albaladejo et Casabianca, 1995) ; (Darre, 1997)

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